
François Dupuis
François Dupuis, peintre, sculpteur et graveur, explore depuis plus de 30 ans les limites de son art, particulièrement à travers le noir et blanc avant de renouer avec la couleur. Il s’intéresse principalement à la représentation humaine sous toutes ses formes, qu’il décline à travers diverses techniques. Ses œuvres sont un cheminement constant de recherche et de vérité.
Œuvres
Biographie
François Dupuis est né à Chatou en 1961. A la fois peintre, sculpteur et graveur depuis plus de 30 ans, il a d’abord travaillé le noir et blanc avant de revenir à ses premières amours, à savoir la couleur qu’il a beaucoup pratiqué lors de sa formation à l’Ecole Supérieure d’Arts Graphiques puis aux Beaux-Arts de Paris. C’est là-bas qu’il a commencé à s’intéresser à la figure et à la représentation humaine sous toutes ses formes, qu’il considère encore comme l’objet fondamental de ses recherches.
Ainsi, il a l’art de magnifier les choses simples de la vie, une nature morte, un fauteuil qui attend, une fenêtre ouverte vers un jardin de printemps, ou même un regard croisé, à travers l’utilisation de différentes techniques. Chaque medium lui permet alors d’enrichir et de décliner son sujet avec une sensibilité différente.
Il y aurait une école à inventer…
Il y aurait comme une école à inventer, qui ne serait pas nouvelle d’ailleurs, s’inscrivant dans une certaine tradition de la peinture dont le peintre François Dupuis participe, qui à partir des choses permettrait de faire paraître la figure humaine, tranquillement, ce qui suppose évidemment d’assumer une certaine méchanceté du monde. Cette épreuve de la finitude qui pourrait devenir harassante à force de durer, sensible dans ces dessins qui déclinent sempiternellement les mêmes thèmes, (en d’innombrables variantes, lumineuses parfois) permet de déjouer ces pièges qui pourraient égarer le peintre : aspiration à l’infini en soi, sans passer par les formes du monde, dans une volonté plus ou moins avouée d’en finir justement, ou bien quête d’une beauté idéalement fixe, mais sidérante, ce qui reviendrait au même.
Cette force grondante que l’on perçoit, au détour des pages de ces carnets, en dépit d’une indéniable virtuosité, est le signe d’un combat contre ce qui pourrait conduire à la noyade dans l’indifférencié du monde et au mutisme, combat sans lequel nous perdrions le beau, et l’homme.
Cette pratique assidue, quotidienne, du dessin de choses, ou bien des alentours immédiats, vues de la cour, paysages…, sert en effet ce qu’il y a de plus précieux dans ces carnets, au moins à mes yeux, les portraits et les autoportraits. Si le sentiment du jardin s’impose tandis qu’on feuillette les pages de ces carnets et s’il y a une beauté de la raison qui perdure à travers ce travail, c’est parce qu’un jardin n’existe pas naturellement, c’est le corps-parole du peintre, si l’on peut dire, tandis qu’il contemple et rend compte des choses du monde, qui le met en lumière à partir d’un donné dont il est en quelque sorte héritier.
C’est ici, se dit-on, quand un homme cultive sa propre nature, comme un jardinier cultive un carré de jardin ouvert sur un ciel qui nous est commun, qu’il coopère à la vie au sein d’une relation qui outrepasse ce que le peintre en connaît.
Et c’est ici, à la hauteur de ses choix, de ses vues, qu’il a une chance d’ouvrir les yeux sur le prochain d’une façon plus ajustée, laquelle à travers la finitude même parvient à faire transparaitre ce je ne sais quoi d’originel qui est toujours digne d’être aimé, chez quelqu’un. [1]
Notes :
[1] François Dupuis, peintre, graveur, sculpteur, né dans la région parisienne, vit et travaille près de Macon. Depuis plusieurs années, il réalise un dessin par jour dans des carnets de type Moleskine. Les motifs les plus ordinaires, objets quotidiens, intérieurs, vues de la cour, alentours… voisinent avec des portraits et des autoportraits dont la qualité laisse entendre que s’attarder sur le tout proche et en rendre compte par des griffonnages récurrents, dessillent à mesure les yeux, préparent le regard que l’on posera sur le visage, la face de l’homme de passage qui met en présence, et vice versa.
Bruno LE GOUGUEC – Lyon – 2020
François Dupuis raconte :
« Le point de départ de mes travaux est toujours la chose vue, « l’évènement visuel » qui vient frapper ma rétine et mon esprit. La première approche est le dessin, le dessin est la base. Je passe donc beaucoup de temps à crayonner dans de petits carnets.
J’ai très tôt cherché les moyens d exprimer autrement ma vision de la réalité, je me suis naturellement tourné vers le noir et blanc et le volume, sans abandonner tout à fait la couleur cependant. Il m’a fallu trouver un médium qui me permettrait de traduire le plus justement mon idée de la lumière, de l’espace, de la présence.
Le monotype, qui est une forme de peinture en noir, m’a semblé assez vite pouvoir être l outil idéal de transcription de que je cherchais. L’avantage de cette technique est qu’elle permet d’obtenir une gamme très étendue de gris allant du blanc à peine teinté au noir le plus intense. Aujourd’hui je passe souvent du monotype à la gravure le premier devenant l ébauche de la seconde. »
Le processus créatif, François Dupuis, disponible sur Youtube (https://www.youtube.com/watch?v=jzEv8MFPiCE)